Wednesday, April 29, 2020

Playlist d'un autre garçon qui aime les chanteuses à piano


Texte adapté d'un mail envoyé à mes collègues de travail pendant le confinement. L'un d'entre eux adore la pop-musique et nous envoie souvent ses playlists avec pleins de découvertes enrichissantes.

Notre vénéré pop-trotter, aka François F., nous confiait dans son dernier envoi:
"eh oui, je fais partie de ce groupe étrange de garçons qui aiment les chanteuses à piano"
Et bien figurez-vous que moi aussi, et au risque de paraître marcher sur ses plates-bandes, je vous propose à mon tour une playlist pour rendre hommage à son travail musical constant et enrichissant: Ladies & their Piano. La possible pochette de la playlist vous choque? Vous n'êtes pas au bout de votre peine!

Nous aurions pu commencer légèrement avec Diana Ross et son "My Old Piano", mais à part danser langoureusement (?) autour du-dit instrument en nuisette, elle ne fait même pas semblant d'en jouer. Je vous ai également épargné Marie-Paule Belle, parce que bon, tout et n'importe quoi n'est pas à mettre dans une playlist quand même, et puis j'ai une réputation à défendre aussi!

Non, nous allons commencer par une chanteuse-pianiste méconnue: autrichienne, qui chante en trois langues, apparue il y a 11 ans: Soap&Skin - Anja Plaschg de son vrai nom. Sa reprise du fameux tube "Voyage, voyage" que les moins de vingt ans - enfin trente plutôt - etc. est un transport vers l'inconnu. Le clip vaut largement le détour aussi. Sa voix, son accent (foyache, foyache), la pesanteur du piano, les cordes qui s'y mettent et le tempo ralenti donnent une toute autre profondeur à cette chanson devenue mythique pour les quadra et +. Cette artiste est à écouter ab-so-lu-ment. Alors peut-être pas en ce moment parce que sinon vous allez vider vos boîtes de Xanax, mâcher des feuilles de laurier rose et vous mettre la corde au cou, mais dès que nous irons tous mieux, pourrons sortir librement prendre l'air: je vous la recommande sincèrement.

Je ne suis pas objectif lorsqu'il s'agit de Tori Amos. Quelque jalouse avait critiqué son vieillissement en salle des profs un midi "elle a pris un sacré coup de pelle!" avait-elle dit, mais nous prenons tous de sacrés coups de pelle, chérie. Et je suis persuadé que ces quelques semaines passées en confinement ne vont avoir arrangé personne. Je ne suis pas objectif et du coup je vous ai carrément collé deux titres: "Professional Widow" chanson dans laquelle elle triche et ne joue pas du piano (son Bösendorfer chéri) mais du clavecin. L'album complet "Boys for Pele", l'un de ses plus aboutis, (à connaître absolument) est inspiré du gothique sud américain et le clavecin vient ajouter de la patine à ces chansons aux accents "Dixie". Sorti en 1996, il a un goût particulier pour moi: cette fameuse madeleine proustienne. J'étais en Angleterre, je vivais avec un peintre qui se prenait pour un shaman, j'écrivais mes poèmes sur une machine à écrire, il me croquait (dans tous les sens du terme), j'étais raide-dingue de lui (enfin surtout dingue d'être avec lui), son vieux chien incontinent pissait sur la moquette. Nous n'avions quasiment rien à bouffer, mais toujours un truc à boire. La bohème quoi!
A noter que cette veuve professionnelle ne réclame rien d'autre qu'un homme, n'importe lequel et supplie à la fin de la chanson Give me a kiss and a hard cock. Bah oui! Je vous avais dit que vous ne seriez pas au bout de votre indignation. J'ai placé la deuxième tout à la fin pour calmer les esprits et mettre la cerise sur le gâteau, comme on dit. Sa reprise de "Smells Like Teen Spirit" vaut la reprise de "Voyage, voyage" par Soap&Skin: envolée, profondeur, autre dimension. L'alliance piano-voix donne toujours un point de vue plus riche à certaines chansons.

Je ne vais pas en écrire des tonnes, mais pour les autres titres, quelques remarques tout de même. Il a fallu que j'aille chercher dans ce que je considère être de la soupe mais que je découvre finalement aussi sous un autre angle. Alicia Keys et son "Girl on Fire" live, Norah Jones et son tube "Don't Know Why" dans laquelle même les filles ont le droit de se demander ouvertement pourquoi elle n'ont pas eu d'orgasme. Tori Amos avait été la première à parler des règles "Precious Things" (non, je ne l'ai pas incluse, mais j'aurais pu). Juliette Armanet et "L'amour en solitaire" parce qu'il n'y a pas que les garçons qui pensent qu'une petite branlette peut être aussi efficace qu'un enchevêtrement de corps par forcément bien réussi. On ne peut parfois compter que sur soi même.

Passons la soupe et revenons à quelques pépites et notamment en chanson française. Mes moins détestées. Barbara - poke Frédérique C - et son "Marienbad": j'étais un peu sauvage, tu me voulais câline, j'étais un peu sorcière, tu voulais Mélusine. Evidemment, en français je ne pouvais pas passer à côté de Véronique Samson - re-poke Frédérique C - j'ai choisi "Vancouver", je mène ma vie comme un radeau perdu: ça me touche et me ressemble. Les vapeurs d'alcool aussi.

Retour à la chanson anglophone. PJ Harvey, plus connue pour jouer de la guitare, a sorti une pépite en 2008 "White Chalk" et le titre phare: "The Devil". Pochette de l'album: une Miss Havisham (personnage de Dickens dans De grandes espérances) plus jeune, sage. Le titre "The Devil" voix blanche et aigüe sur les premiers couplets, s'échauffe petit à petit et finit par ordonner Come! Come! Come here at once! Cet album (comme tous les autres de PJ, mais surtout celui-ci) est à connaître et à écouter en boucle.

Joni Mitchell qui fait partie des "oinqueux" des années 60/70 (Dylan, Baez et quelques autres) mais qui est bien la seule qui sorte du lot (à mes yeux). Son album "Blue" de 1971 recèle de pépites, que des pépites. Sans doute le meilleur qu'elle n'ait jamais sorti. Il faut des trouilles et des bleus pour écrire de belles choses. Elle était au plus bas. "Blue" est un travail d'orfèvre. "River" vous mènera sur une rivière gelée sur laquelle elle rêve de s'enfuir en patinant. On en rêve tous en ce moment, non?

Nina Simone! Que diable! Evidemment! La plus torturée des chanteuses noires américaines. La meilleure aussi. Difficile de choisir UNE chanson parmi toutes ses compositions et interprétations. J'avais opté pour "In the Dark" (nous sommes dans le noir toi et moi, etc.) et me suis ravisé pour un standard "Don't Let Me Be Misunderstood": I'm just a soul whose intentions are good, oh Lord! Please, don't let me be misunderstood! Non, ce n'est pas Santa Esmeralda et leur disco latino naze qui ont créé cette chanson (ignares!)

J'y ai ajouté un Fiona Apple (of course!) Pas un titre du dernier album que j'ai mal écouté et avec lequel je n'ai pas pour l'instant tellement accroché. "Fast as You Can" de son album "When the Pawn" et un autre de Regina Spektor (of course too!) "Man of a Thousand Faces", là aussi, une chanson à laquelle je m'identifie. CQFD.

La liste:
Soap&Skin: Voyage, voyage
Tori Amos: Professional Widow (LP edit)
Barbara: Marienbad
PJ harvey: The Devil
Véronique Samson: Vancouver
Nina Simone: Don't Let Me Be Misunderstood
Regina Spektor: Man of a Thousand Faces
Nora Jones: Don't Know Why
Fiona Apple: Fast as You Can
Alicia Keys: Girl on Fire (live)
Joni Mitchell: River
Juliette Armanet: L'amour en solitaire
Tori Amos: Smells Like Teen Spirit (Nirvana Cover)

Sur Deezer (pour ceux qui utilisent) https://www.deezer.com/playlist/7579916202?utm_source=deezer&utm_content=playlist-7579916202&utm_term=11829397_1588064242&utm_medium=web

Bonne écoute et bonne continuation à tous.

Tuesday, April 21, 2020

The Best of Mad Swirl: v2019


My poem "The Hole" published last year in Madswirl Poetry Forum was selected to appear in this wonderful anthology you can buy here.

The Best of Mad Swirl : v2019 is an anthology featuring 52 poets, 12 short fiction writers, and 4 artists whose works were presented on www.madswirl.com throughout 2019. Its editors reviewed the entire year’s output to ensure this collection is truly “the best of Mad Swirl.” The works represent diverse voices and vantages which speak to all aspects of this crazy swirl we call “life on earth.” Mad Swirl is a world-renowned arts and literature website. It is a platform, a showcase, and a stage for artistic expression in this mad, mad world of ours; a creative collective of as many poets, artists, and writers we can gather from around the world; from Nepal to Ireland, from England to China, from California to New York City and all the places in between. Our Poetry Forum features works from over 150 contributing poets, our short story library has over 170 writers and our Mad Gallery has over 45 resident artists.

Price: $22
Paperback: 103 pages
Publisher: Mad Swirl (April 4, 2020)
Language: English
ISBN-10: 1733788913
ISBN-13: 978-1733788915